Palais synodal

Cl. Musées de Sens – E. Berry

Le Palais synodal, élevé par l’archevêque Gautier Cornut (1222-1241) et restauré sous la direction de Viollet-le-Duc entre 1851 et 1866, forme une des ailes du palais des archevêques de Sens. Si le premier étage permettait d’accueillir les grandes réunions ecclésiastiques, le rez-de-chaussée est occupé par la salle de l’Officialité, c’est-à-dire le lieu du tribunal ecclésiastique. L’archevêque, chef spirituel et seigneur temporel, avait droit de justice à ces deux titres. Dans l’attente de leur jugement, les prisonniers étaient enfermés dans les cachots construits eux aussi au 13e siècle dans les deux premières travées de la salle. Leurs murs, restés intacts depuis le Moyen Âge, sont couverts de nombreux graffiti, gravés dans le mortier par les prisonniers qui profitaient de la modeste lumière procurée par une fenêtre petite et haute. Ces dessins sont très souvent à thèmes religieux : Crucifixion, Vierge à l’enfant, ecclésiastique enchaînant ou libérant des prisonniers… ; mais on reconnaît aussi un cavalier en armure, lance à la main, des fleurs de lys, des inscriptions, etc. Ils se sont superposés par endroits jusqu’à en devenir illisibles. Lorsque Viollet-le-Duc prépare la restauration du Palais synodal, il note : « Nous n’avons trouvé nulle part un ensemble aussi complet de cachots et de prisons n’ayant subi aucune modification depuis l’époque de leur établissement » (Dictionnaire de l’architecture, article Prisons).

Le Palais synodal a été racheté par l’État à la ville de Sens en 1856 puis restauré par Viollet-le-Duc de 1856 à 1865. Le bâtiment est classé à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1862. La toiture et des sculptures de la façade ont été restaurées par l’État en 2013.

Des expositions d’art contemporain y sont organisées pendant la période estivale (Peter Klasen, Gilles Marrey, Claude Viallat, Gérard Schlosser, Jean Gaudaire-Thor).

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